lundi 15 juin 2009

Peugeot, la réussite à la française.

Une piste pour l'avenir : le sport automobile au secours de la crise économique

"Pour moi, la victoire n'est pas celle de l'une de nos voitures en particulier, c'est une victoire collective et j'y tiens beaucoup". L'enthousiasme du directeur de Peugeot Sport, Olivier Quesnel, laissait, ce dimanche, entrevoir les nombreux efforts consentis par le constructeur automobile PSA, pour triompher aux 24 heures du Mans. 

Le sport nous procure donc des joies qui permettent de croire aux bienfaits d'une crise économique. En novembre 2008, le groupe PSA annonçait la suppression de 3500 emplois. Afin de "réduire les coûts de structure", Christian Streiff, le président du groupe, avait annoncé le redéploiement de 950 ouvriers polyvalents vers d'autres sites. 

Bernard Dutilleuil, 47 ans, travaillait alors à la chaîne à Rennes depuis 28 ans. Aujourd'hui, le plan social mis en place en novembre 2008 lui permet de vivre, selon ses mots, "des moments historiques et inoubliables". En effet, il officiait ce week-end dans les stands de la marque du Lion. Son rôle fut essentiel. Lors du ravitaillement de la 8ème heure, il passa délicatement une peau de chamois sur la visière du casque d'Alexander Wurz, l'un des trois pilotes de l'équipage victorieux. Nombreux sont les anciens de l'usine de Rennes à avoir contribué à cette victoire collective. Cette merveilleuse histoire n'est pas sans rappeler celle vécue par Eric, 54 ans, reclassé afin de trier les écrous de la roue arrière droite de la Peugeot 908 n°9. 

Bernard, Eric, Jean-Yves, Gérard, et consorts. Tous peuvent remercier la crise. Sans elle, ils seraient encore à Rennes sur une chaîne de montage de 1007. 

Bernard Laporte, secrétaire d'Etat aux sports, se déclarait "ravi du dénouement de ce plan social".  Brice Hortefeux, l'actuel ministre du travail, vantait, ce matin, sur les ondes de Europe 1, la méthode des dirigeants de PSA qui ont su "reclasser les forces vives de l'entreprise pour amener la marque au firmament du sport mécanique". Il est ainsi évident que les économies engendrées par le licenciement de 2700 postes ont permis à Peugeot d'investir 250 millions d'euros dans les courses automobiles d'endurance et de remplir l'objectif de la marque : l'hégémonie des prototypes. 

"C'est beau ce qu'on arrive à faire avec des diesels aujourd'hui".
"C'est vrai et en plus ça pollue moins que les hélicos de Yann Arthus-Bertrand"

Louis Schweitzer, président du conseil d'administration de Renault s'est dit quant à lui intéressé par ce mode de gestion du personnel. Afin de relancer une saison de F1 maussade, la marque au losange envisagerait en effet la suppression d'un grand nombre de salariés. Souvent prédit à un reclassement en Roumanie, les ouvriers de Renault y verraient ainsi une chance inouïe de participer enfin à une grande aventure collective. 

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