vendredi 6 février 2009

Michael Phelps demande l'asile politico-sportif.

Reverra-t-on un jour Michael Phelps sur un podium international, représentant les Etats-Unis ? Rien n'est moins sûre.

"D'évidence, j'ai manqué de discernement et c'est quelque chose dont je ne suis pas fier.  J'ai toujours tiré les leçons de toutes les erreurs que j'ai pu faire dans ma vie. Ca ne se reproduira plus"

C'est par ces quelques mots que le nageur américain, Michael Phelps, a tenu à justifier, hier, sa rupture avec les Etats Unis et par conséquent son besoin d'obtenir le droit d'asile auprès d'une autorité souveraine où "protection et soutien seront incommensurables". Conscient de la manipulation médiatico-politique dont il est victime depuis son retour triomphant des Jeux de Pékin, la réaction de l'octuple médaillé d'or 2008, certes excessive, marque incontestablement le malaise qui s'est installé au fil du temps entre les sportifs américains et les institutions. 

Car derrière la bannière étoilée, perdure depuis de nombreuses années le besoin quasi existentiel d'être performant sur le devant de la scène (sportive) internationale. Ce culte de la victoire a malheureusement abouti à de nombreuses dérives dont la corruption et le dopage ne sont que des prémisses. Or, depuis l'affaire Balco, les instances américaines se doivent de faire table rase sur un passé dont elles ne peuvent être fières. Chacun a encore en mémoire les performances de Jackie Joyner-Kersee durant la Guerre Froide ou encore les victoires sur le Tour de France de Lance Amstrong. C'est ainsi que depuis peu, le sport américain cherche à se racheter une conduite qui le pousse parfois à la caricature. En effet, chaque abus d'alcool ou de fumette se ponctue par des "petits" mois de suspension. C'est ainsi que le skieur Boddy Miller s'est vu contraint de s'excuser publiquement lorsqu'il avait vanter les bienfaits du cannabis avant des descentes.
 
L'Amérique qui gagnait. Ce sont des recors qui ne tomberont jamais.

Cette semaine, Michael Phelps a donc été victime de cette politique populiste. En effet, une suspension de trois mois lui a été donné pour avoir utilisé une "pompe à eau" et ainsi fumé du cannabis. C'est devant cette "trahison dont il se sent victime" que le nageur a décidé de quitter le pays. Malgré les menaces des dirigeants et des sponsors qui pèsent sur lui, le natif de Baltimore semble déterminer à obtenir l'asile politico-sportif.

Le tabloïd anglais a tout fait pour promouvoir la pipe à eau. Mais pour qui marche t-il ?

Devant une telle volonté, de nombreux pays se sont portés candidat afin d'accueillir le surdoué des bassins. L'Iran, berceau de la pompe à eau, et accessoirement ennemi juré des Etats Unis, faisait ce matin figure de favori. 

Il peut avoir le sourire. En récupérant la star américaine, Ahmadinejad montre à chacun que l'Iran est une merveilleuse terre d'accueil.

Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, se déclarait confiant quant à l'issu des négociations, tant son  pays possède des arguments de poids : "je pense que Michael va venir chez nous car nous possédons les armes qui lui permettrons une protection sans partage. Par ailleurs, nous sommes sur le point de tomber d'accord avec l'entourage du nageur afin de pallier les éventuels désengagements de ses sponsors". Il est évident que le sponsoring constitue aujourd'hui une manne financière non négligeable pour un sportif dont la spécialité est loin d'égaler des sports comme le basket, le hockey ou le football. Devant la déception de l'équipementier Speedo, ou de l'horloger Omega, Phelps devrait se voir proposer par l'Iran le statut d'ambassadeur de la pipe à eau dans le monde entier. Depuis plusieurs années, une guerre sans merci se joue entre historiens afin de connaître la véritable origine de cet outil. 
Un tel émissaire en la personne de Michael Phelps fera incontestablement pencher la balance du côté de l'hypothèse perse, au détriment de l'Ethiopie ou de l'Afrique du Sud. Toujours est-il que cette affaire constitue une aubaine pour un pays qui est en quête de réhabilitations aux yeux du monde.

Maradona aurait quant à lui demandé droit d'Asile à Cuba. Affaire à suivre !

Comme souvent, nous laisserons le mot de la fin au philosophe Bernard-Henri Lévy qui s'exprimait hier sur tous les médias : "Un américain protégé et soutenu par l'Iran relève bien évidemment de la farce mais j'ai bien peur que cette stratégie de recrutement de sportifs, intellectuels ou scientifiques s'avère payante à l'avenir. Le monde occidental doit désormais avoir peur". 

Aucun commentaire: