lundi 16 février 2009

"Vive le sport sur la 2, vive le sport sur la 3 et vive le sport sur la 2 et la 3".

Il semblerait que les cerveaux de France Télévisions aient été kidnappés.

Interrogé, ce matin, sur le bilan des Championnats du Monde de Ski, le maire de Val d'Isère, Marc Bauer, ne pouvait cacher sa joie : "Du côté festif, malgré une météo un peu capricieuse, on a eu de très belles épreuves, et des animations sur le front de neige qui ont eu du succès"

Le triple médaillé d'or des Jeux de Grenoble (1968), Jean-Claude Killy, vantait quant à lui, sur l'antenne de France 2, la réussite sportive mais surtout populaire d'une telle compétition : "Plus de 40000 personnes pour une épreuve de ski est extraordinaire. Tout ceci fut possible grâce à la gratuité des transports et des épreuves. Je tiens à remercier tous les bénévoles qui ont travaillé sans relâche pour que cette fête soit une réussite. Et je profite de l'occasion qui m'est donnée pour remercier France Télévisions, sans qui, ces championnats n'auraient pu se dérouler".

A l'instar de Guy Drut ou David Douillet, Jean-Ckaude Killy travaille en sous-marin pour les plus hautes sphères de l'État.

Car, en s'engageant publiquement à diffuser en direct un sport peu rentable, France Télévisions a selon son directeur des sports, Daniel Bilalian, "rempli sa mission de service public, dans toute sa noblesse". Avec un investissement de 7,5 Millions d'euros, le pari semblait d'autant plus risqué qu'aucune négociation n'avait permis la retransmission d'épreuve en "access prime time". 

"T'es certain qu'il faille garder Gérard Holtz sur France 2 ?"  
"Mais oui, il fait du vélo avec Nicolas et en plus, les français ne comprennent rien."

Malgré ces aléas, France Télévisions peut tirer un bilan extrêmement positif de ces championnats. Les médailles françaises, certes remportées rapidement, peuvent expliquer cette réussite mais au-delà de ces performances, le service des sports a su, une nouvelle fois, tirer profit d'une équipe de journalistes extraordinaires. 
Après l'échec du Dakar, le service des sports se devait de réagir. Alors "les petits plats ont été mis dans les grands". Orchestré par le charismatique Gérard Holtz, les retransmissions se déclinaient en deux thèmes :  d'une part, les interviews du très dynamique, Jean René Godard et de l'ex-championne olympique, Carole Montillet. D'autre part, les analyses des anciens champions, Antoine Dénériaz, et Luc Alphand, ce dernier s'étant remis très rapidement de son limogeage de chez Mitsubishi.

La fuite des cerveaux ne se limite pas en France qu'aux enseignants-chercheurs.

Face à cette belle brochette, le téléspectateur fut une nouvelle fois sevrer d'analyse réflexive sur le sport. Au contraire, comme tout bon médias d'État qui se respecte, il fut "abêtit" à grand coup de fausses valeurs du sport; des valeurs bien adaptées au climat social ambiant : "il a travaillé dur pour en arriver là"; "Il a traversé des épreuves difficiles mais aujourd'hui il est récompensé". Fidèle à sa réputation, le grand reporter de France 2, Gérard Holtz, nous a donc livré, durant cette quinzaine, tout l'attirail du parfait "bisounours", le vendeur de rêves qui n'hésite pas à prendre des risques démesurés pour nous vendre "sa beauté du sport". Peu importe le résultat de la course, ce qui compte, c'est que le vainqueur ait perdu un proche peu avant la compétition ou qu'il ait eu un grave accident. Pas de belle victoire sans souffrance. Telle est la devise de France Télévisions. 

Abêtir pour asservir : un projet politique de grande ampleur. (cf l'isthme de Taroop & Glabel)

Le succès de la chaîne publique constitue donc une bonne nouvelle à 12 mois des Jeux Olympiques de Vancouver. Chacun d'entre nous pourra alors envisager de suivre les performances de nos skieurs français grâce une nouvelle fois à l'éclairage idyllique du service des sports de France Télévisions : Vive le sport sur France 2, Vive le sport sur France 3 et Vive le sport sur France 2 et France 3 !!!



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