lundi 2 février 2009

Le Zénith St Petersbourg exclu de toute compétition internationale ?

"Toute discrimination d'un pays, d'un individu ou d'un groupe de personnes pour des raisons d'ethnie, de sexe, de langue, de religion, de politique ou toute autre raison est expressément interdite sous peine de suspension ou d'exclusion". (Article 3, Statuts de la Fifa)

Alors que le continent africain s'apprête à accueillir pour la première fois la coupe du monde de football (2010), l'article 3 des statuts de la FIFA, intitulé "Non discrimination et lutte contre le racisme" sonne comme une piqûre de rappel à tous ceux qui ont en mémoire l'exclusion de l'Afrique du Sud pour tout événement sportif lors de la triste période d'apartheid (1948-1991). A l'époque, la séparation raciale était clairement établie. Dans le sport, elle s'illustrait par la non convocation de joueur de couleur dans les équipes nationales.

Ces temps, pas si lointain, sont heureusement révolus. Tout du moins, le croyait-on. En effet, depuis plusieurs semaines, l'UEFA, avec à sa tête Michel Platini, enquête sur les éventuelles discriminations au sein des clubs et des équipes nationales. Après de longues investigations, le verdict est alors tombé aujourd'hui : un club russe, le Zénith St Petersbourg, ne répond pas à la charte contre le racisme. Le lauréat 2007 de la Coupe de l'UEFA s'est donc fait épingler pour ségrégation. Devant l'ampleur d'une telle annonce, l'entraîneur hollandais de l'équipe russe, Dick Advocaat, a tenu, lors d'une conférence de presse, à atténuer cette accusation : "Il est vrai que nous n'avons aucun joueur de couleur dans notre effectif mais c'est parce que les blancs s'acclimatent mieux aux hivers rugueux de la Russie"

Un Zénith bien pâle !!!

Pourtant, l'une des stars du championnat russe est de couleur. Vagner Love, attaquant brésilien du Spartak de Moscou, enchaîne depuis plusieurs saisons des performances qui attirent aujourd'hui les plus grands clubs. Il semble donc que l'adaptation aux températures soit possible. Selon l'attaché de communication du club, "de nombreuses équipes européennes jouent sans joueurs de couleur. Nous ne sommes pas les seuls alors pourquoi un tel procès". Il aurait également pu ajouter que de nombreuses équipes africaines et asiatiques jouent sans joueur blanc. Mais la question n'est pas là. Contrairement à tous ces clubs, le Zénith se distinguent par une politique discriminatoire. En effet, jamais, le club n' a aligné, semble-t-il, un homme noir dans ses équipes. Fondé en 1925, le club russe s'inscrit indéniablement sur les thèses racistes du déterminisme biologique et culturel pour expliquer ses différents recrutements. 

"Je suis noir, je joue en Russie et mon maillot est à manche courte. Et surtout, j'emmerde le Zénith".

Face à de telles certitudes, Michel Platini a dorénavant l'occasion de montrer à toute l'Europe que l'UEFA n'est plus de connivence avec les grands puissants. Certes, le Zenith possède un supporter de poids, en la personne de Dimitri Medvedev, actuel président de Russie. Certes, ce club est la propriété de l'empire Gazprom, "état dans l'état, devenu levier majeur de la politique de Poutine" (courrier international.com , fevrier 2007) et Medvedev. 

Le salut des supporters du Zenith.  La Lazio doit être jalouse ?

Toujours est-il que malgré ces atouts de poids, le club ne devrait pas échapper à une sanction à la hauteur de la faute : une exclusion de toute compétition internationale.


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