mardi 25 novembre 2008

Juninho en garde à vue.

"Le président de la République et le gouvernement ont pris des mesures qui les regardent. Ce n'est pas à l'UEFA de gérer ça. (...) Ce n'est pas Michel Platini qui peut emprisonner et donner des amendes de 7500 euros."

C'est par ces quelques mots que Bernard Laporte, secrétaire d'Etat aux Sports, a justifié l'interpellation et la garde à vue du brésilien, Juninho, 34 ans. En effet, samedi dernier, lors de la 15è journée du championnat de France de football, le capitaine lyonnais s'est rendu coupable d'une part, d'une agression à l'encontre du joueur parisien, Sylvain Armand, et d'autre part, de diverses dégradations de matériel dans une enceinte sportive, le Parc des Princes.

A l'instar des joueurs de talents, Juninho a vu Rouge ce week end

Décris comme adepte de fourberies et de simulations, "Juni", dont le talent n'est plus à démontrer, est malheureusement victime, une nouvelle fois, de sa fougue. Il est vrai que les nombreux actes de maltraitance, dont il peut être régulièrement victime, de la part d'adversaires peu respectueux du beau football, peuvent le fragiliser et ainsi conduire à toutes les formes de dérapages. Tout le monde n'a pourtant pas la même indulgence avec le joueur. Vincent Moscato, sur RMC, déclarait ce soir :

"Il est victime de son agacement par rapport à sa carrière et tout est lié à son manque de sensation (...) Je veux le rachat de ce gars."

Cette analyse, digne des plus grands, a au moins le mérite de nous interpeller sur la possible rédemption de cet homme. Or, nous sommes dans un pays de droit (et de devoir, selon notre Président). Ainsi, la loi du 5 juillet 2006, relative à la prévention des violences lors des manifestations sportives stipule qu'il faille condamner tout individu s'exerçant à divers actes violents dans des enceintes sportives.
Pour les besoins de l'enquête, et voulant éviter une amende de 15000 euros prévue par cette loi, le Paris Saint Germain a mis à la disposition des services de polices, différents supports vidéos faisant de Juninho, le coupable idéal.
Par conséquent, outre l'amende que doit s'acquiter son club, le brésilien se trouvera, à l'instar des hooligans, en garde à vue, dès ce soir, dans le commissariat le plus proche de chez lui, durant toute la durée du match de son équipe. Il devra alors reconduire cette tâche lors des trois prochaines rencontre de championnat. Cette peine risque d'avoir des conséquences fâcheuses pour le brésilien, mais également, pour son club. En effet, l'Olympique Lyonnais dispute ce soir, à Florence, un match décisif de Ligue des Champions, avec l'espoir, en cas de résultat positif, de se qualifier pour les 8èmes de finale de l'épreuve.

Vous aurez donc compris que cette rencontre se déroulera sans le meneur de jeu auriverde. Derrière cette sanction, ce sont tous les passionnés de coup-francs, de gestes techniques, et de beaux jeu qui sont orphelins.

En résumé, derrière cette sanction "modèle", dictée par un abattage médiatique de tous les instants, et dont chacun doit avoir honte, se cache vraisemblablement la bataille pour la sauvegarde des créateurs, des joueurs libres. Toutefois, pour tous ces amoureux, soyez tranquilles, Juninho pourra nous gratifier de tout son talent jusqu'au terme de son contrat puisqu'il possède des papiers en règle. C'est déjà ça.

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