samedi 14 mars 2009

A chacun son Classico.
A quelle sauce ce classico va-t-il être mangé ?

A l'heure où les matchs de football (sans intérêt) s'enchaînent aussi vite que les vols de charters vers Bamako, ce dimanche marque incontestablement la rencontre à ne rater sous aucun prétexte.  Souvent idéalisé par des médias en quête de sensations fortes et de polémiques, le "Match de l'année" ou "Classico" a souvent été galvaudé pour de multiples raisons. 
A l'instar des PSG - OM ou St Etienne - Lyon, ces chocs sportifs focalisent autant de haines que de passions. L'enjeu prime régulièrement sur le jeu et ces affrontements révèlent majoritairement des hostilités de classes (la bourgeoisie lyonnaise contre les ouvriers du Forez) ou des  fractures géo-politiques (pouvoir centralisé à Paris contre un Marseille populaire). 

A l'image des tifos de ce PSG-OM, chacun peut y voir une guerre sans partage.

Par conséquent, le match de ce week-end, FC Sarlat-ES Thiviers, qui attire toutes les attentions, ne déroge pas à la règle du duel fratricide à enjeu extra-sportif. Tous les passionnés et journalistes seront donc, ce dimanche, attentifs au dénouement d'une rencontre qui pourrait avoir des conséquences sur toute une région. 
Ce vendredi, dans les colonnes du quotidien Sud Ouest, Pascal Dutilleuil, président du club du FC Sarlat, ne pouvait cacher son engouement pour ce match mais également insistait sur les effets d'une telle opposition. 
"Tout le monde attend ce match avec impatience. Nous avons hâte d'en découdre afin d'affirmer notre suprématie sur le département. Il est essentiel de gagner afin de démontrer à ceux qui en doutent encore que nous méritons notre statut de capitale du Périgord"
Cette déclaration tapageuse dénote incontestablement une volonté de dominer sportivement mais surtout culturellement et administrativement sur toute une région. Car, au delà du résultat, ce duel représente pour tous les habitants de Dordogne, le désir ultime de voir enfin unifié le Périgord. Dans les années 70, la ville de Thiviers s'était auto-proclammée capitale du fois gras. Dans un pays où la gastronomie fait figure de patrimoine, cet acte avait scandalisé toute une partie de la France, et avait débouché sur la création d'un Périgord Vert et d'un Périgord Noir dont Sarlat est le chef-lieu. 

Le club de Thiviers a su exploiter au mieux son image de capitale du fois gras : voici la mascotte du club.

Malgré la signature d'une charte de bonne conduite et de multiples tentatives d'unification, le conflit s'est enlisé ces dernières années, à tel point que tout droit passage du Noir au Vert (et inversement) est proscrit et passible d'expropriation. 
Toutefois, le sport a des vertus que nul ne peut imaginer. Jean Duclos, président de Thiviers témoigne : "tout le monde souffre de cette situation alors quand Bernard Laporte a proposé d'organiser un match de football afin de régler le conflit, on s'est dit pourquoi pas". En effet, s'inspirant des théories de pédopsychiatrie, le secrétaire d'État aux sports a conclu que seul le jeu pouvait régler le conflit. "Il est vrai que je suis à l'initiative de ce projet. Tout a été scénarisé. La poignée de mains des deux capitaines représentera symboliquement l'unification du Périgord et le vainqueur du match se verra attribué le titre de capitale du Périgord. C'est une belle idée, non ?"

Cette carte ne concernera prochainement que les livres d'histoire.

Il ne fait donc aucun doute que cette rencontre puisse être désignée comme un Classico. Le petit stade Marcel Lapierre, à Périgueux (terrain neutre), annoncera vraisemblablement complet. Malgré l'incertitude du résultat, chacun s'accorde à penser que Sarlat part grandissime favori tant le nombre de divisions semble important entre les deux équipes. Mais, à l'image de cette histoire abracadabrantesque, le sport réserve souvent des surprises qui, nous l'espérons, ne cesseront d'exister. 

Happy end !!!

1 commentaire:

Lolo a dit…

ALLEEEEEEEEEEEZ PARIS
OM OM ON T'EN ......

ALLEZ SARLAT

MEME SI ON S'EN FOU