mardi 17 mars 2009

Mieux vaut tard que jamais !!!

Photo d'archive : avril 1924 (aucune photo récente a pu mettre en avant un quelconque enthousiasme pour ce sport)

Le 10 mars 2009 - le vol Turin / Paris vient d'atterrir. Dans le hall de l'aéroport Charles-de-Gaulle, aucun journaliste, aucun fan, n'attend les héros. Un ami de Yves Niaré, médaillé de bronze au lancé de poids n'en croit pas ses yeux. "Alors là, je suis sur le cul. Les mecs, ils nous ramènent 6 médailles et on les laissent crever. C'est la honte. Je suis dégoûté pour eux". Certes, ces mots constituent une réaction à chaud qu'il convient de relativiser mais ce manque de reconnaissance dénote incontestablement un malaise profond entre l'athlétisme français et les médias.

Discipline phare des Jeux Olympiques depuis 1896, l'athlétisme semble en effet vivre en France une crise sans précédent. Souvent considéré comme le baromètre de l'état de santé du sport français, il doit depuis des mois faire place, sur l'échiquier médiatique, à des sports beaucoup plus lucratifs. 
Pourtant, rien ne laissait présager un tel passage à vide. Le nombre de licenciés tendait à se stabiliser depuis des années et les déboires des équipes de France lors des grandes compétitions internationales semblaient révolus. Néanmoins, l'actualité sportive des derniers mois conjuguée à la crise socio-économique ont eu raison d'un sport qui n'aura dorénavant  un droit d'audience qu'une seule fois tous les quatre ans, lors des olympiades. 

Afin de voir sa côte revue à la hausse auprès des médias, il est indéniable que la Fédération Internationale d'Athlétisme devra repenser le bien fondé de ce sport. A l'heure où le culte de performance semble ébranlé par la remise en cause du système capitaliste, les instances dirigeantes doivent s'interroger sur les raisons d'un tel désamour de la mass-média pour l'athlétisme. En effet, dans un sport où les records éclipsent souvent les victoires, la course à l'armement médical a terni l'image d'un sport qui faisait pourtant parti du patrimoine français. Ainsi, toute réussite française laisse aujourd'hui planer le doute du dopage. En décevant lors des grands rendez-vous, les athlètes ont vraisemblablement contribué également au désaveu de la presse écrite envers l'athlétisme.

"Si les gens n'aiment plus l'athlétisme, ce n'est pas de ma faute." (Marion Jones)

Pour autant, les Doucouré, Arron et consorts ne peuvent, à eux seuls, être tenus pour responsables de cette situation. En effet, comment justifier l'infime couverture médiatique des championnats d'Europe Indoor, en mars 2009 alors que la France y a très bien figuré. La présence des américains ou jamaïcains ferait-elle vendre plus de papiers en France que les propres athlètes tricolores ? La polémique est toujours plus intéressante que l'analyse. Comment expliquer également que le journal L'Équipe accorde plus de lignes à la possible exclusion de Christine Arron de l'équipe de France qu'aux titres de champion d'Europe de Ladji Doucouré et du prometteur perchiste Lavinellie ?
 
L'athlétisme français verra-t-il le bout du tunnel ?

Une chose est sûre. L'Équipe a une nouvelle fois décidé de respecter sa ligne de conduite, et plus particulièrement celle de son propriétaire. Par conséquent, la société Amaury (via ASO), propriétaire du quotidien sportif le plus vendu en France, attire les lecteurs sur les événements qu'elle organise. C'est ainsi que le Dakar connaît un éclairage médiatique disproportionné par rapport à l'intérêt qu'il occasionne chez les lecteurs. De plus, les récentes interviews accordés à Lance Amstrong font planer le doute quant à la réelle éthique journalistique.
Toujours est-il que nous tenions à féliciter, certes avec du retard, les six athlètes français qui sont revenus de Turin avec une médaille. Bravo à vous et bon courage pour survivre car il n'y a plus d'argent et plus de sponsors. 

2 commentaires:

Lolo a dit…

vive le sport sur la deux
vive le sport sur la trois
et
vive le sport sur la deux la trois

bernard poupon

Lolo a dit…

Question :

L'athlètisme, toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort (fort boyard) mais jusqu'où irons nous ?
nous sommes que des hommes.