vendredi 9 janvier 2009

La guerre fait rage.

L'AIPS s'indigne et s'inquiète de la tournure du conflit entre les quotidiens sportifs français

"Dans son rôle de consultant incendiaire, c'est pour Fernandez un jeu plaisant que de tirer sur des ambulances, même en bonne santé". Cette déclaration du journaliste de l'Equipe, Didier Braun, montre particulièrement bien le climat nauséabond qui s'est instauré, depuis quelques semaines, autour des médias sportifs.
Depuis la naissance de deux quotidiens, le 10sport et Aujourd'hui Sport, une guerre fait en effet rage entre ces novices et le monument de la presse sportive, le journal l'Equipe. Pourtant, rien ne laisser présager un tel massacre verbal, tant les objectifs de ces débutants devaient s'éloigner de la ligne rédactionnelle du plus ancien : plus d'investigations, plus d'analyses et une petite touche de provocations. Nous pensions, tels de beaux rêveurs que ce projet ambitieux permettrait d'une part, l'essor d'un éclectisme chez les lecteurs, et, d'autre part, une remise en cause de L'Equipe, qui s'est permis, faute de talent, de concurrence et de courage, de bafouer le sport et le journalisme au cours des 20 dernières années. Toujours est-il que nous avions tort. Ajourd'hui Sport, propriété du groupe Amaury (comme le journal l'Equipe) a été créé pour contrecarrer un éventuel succès du 10sport.
Quand à ce dernier, créé par Michel Moulin (Paru Vendu), il est en partenariat avec la merveilleuse radio de talk show, RMC. Dès lors, nous retrouvons une majorité de papiers écrite par les consultants et journalistes de cette belle maison. (Larqué, Courbis, Fernandez, etc). Ainsi, à l'image de la radio, l'analyse sportive fait place à la polémique et aux procès d'intention.
Une pression palpable due au mauvaises ventes chez l'un, conjuguée à un désir accru de voir la concurrence anéantie chez l'autre, a abouti, malheureusement à un dénouement tragique aujourd'hui. Au coeur de cette bataille médiatique : Raymond Domenech. Le meilleur ennemi de la mass-média a en effet accordé au journal L'Equipe une interview qui a fait grand bruit (comme souvent). Le sélectionneur en a profité pour régler, à juste titre, ses comptes avec tous ses détracteurs, et notamment tous les consultants, ces anciens joueurs qui ont fait de "la critique un nouveau métier". Dans les colonnes de l'Equipe, il ne mâchait pas ses mots : 
"Bien sûr, ils ont la crédibilité de leur passé de joueur, mais un ancien joueur peut dire autant de conneries qu'un journaliste, parce qu'il n'a jamais géré 25 mecs, parce que, dans toute sa carrière, il n'a géré que son nombril".

"Vous m'en avez mis plein la gueule. Maintenant, à moi de rire".

Nous comprenons dès lors que cette petite banderille ait quelque peu agacé ceux qui vivent de ces analyses de café du commerce. Le 10sport n'a bien évidemment pas tardé à réagir indiquant que "les mensonges du sélectionneur étaient intolérables". Les deux leaders charismatiques de RMC Sport, Jean Michel Larqué et Luis Fernandez, ont alors rétorqué dans le 10sport indiquant pour l'un que "Raymond Domenech n'aime pas trop l'anonymat" alors que l'autre se donnait le droit de critiquer sous prétexte que "lui, il est un entraîneur qui gagne des titres".
La plus belle analyse journalistique vient du consultant psychiatre du journal : l'ancien entraîneur du Stade Français, Fabien Galthié qui évoque chez Domenech la maladie de la "paranoïte aiguë". 

En reprenant le Stade de Reims, nous verrons si ses choix seront autant discutés et critiqués sur RMC

Il est donc évident que ce conflit montre à quel point la presse sportive est souffrante. Jusqu'à à ce jour, elle survivait grâce à la crédulité des lecteurs mais également en raison d'une communication de complaisance de la part des différentes instances sportives. Aujourd'hui, l'avènement médiatique de Raymond Domenech semble marquer le glas pour des médias à bout de souffle et dont l'unique talent réside dans la manipulation de l'opinion. Elle est rongée par un désir accru de démolir des personnalités dans le but de faire un maximun de ventes. Avec cette interview choc du sélectionneur, il est indéniable que le journal L'Equipe a marqué des points. Son principal concurrent devra une nouvelle fois se contenter de quelques ragots pour survivre. 
En ayant choisi le journal L'Equipe pour son témoignage, le mari d'Estelle Denis a choisi à s'attirer les sympathies d'une grosse machine de guerre, se garantissant un apaisement sur le fond des critiques et leur garantissant avec ce coup une mise en lumière intéressante. Quand au 10 sport, les nombreuses campagnes de publicité de son allié le plus précieux, RMC, ne lui permettront pas indéfiniment de survivre. Il est certain que le territoire occupé en terme de part de marché s'amenuise au jour le jour pour le quotidien qui a fait la polémique sa ligne éditorialiste.

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