mercredi 3 décembre 2008

Ronaldo n'est pas Ballon d'Or

Le milieu de la presse sportive vient de faire, aujourd'hui, sa révolution en dévoilant le nouveau ballon d'or 2008. Ce trophée qui couronnait depuis 1955, le meilleur joueur évoluant en Europe, sera désormais remis à un groupe, et non plus à un individu. En effet, comme l'a annoncé le dernier numéro de France Football, seuls les équipes nationales ou les clubs pourront maintenant être récompensés.

La presse sportive devient intelligente. Que lui arrive-t-elle ?

Par conséquent, Cristiano Ronaldo, dont l'AFP avait annoncé hier la victoire, s'est vu indiquer que ce communiqué était infondé, compte tenu des nouvelles réglementations du journal. La réaction du joueur fut immédiate et malheureusement interrompue par de gros sanglots : "J'en rêvais quand j'étais plus jeune". Cette émotion semble ici symptomatique du désarroi du "red devil"; désarroi d'autant plus important que ce revirement constitue avec son transfert avorté vers le Réal Madrid, une nouvelle déconvenue pour celui qui enchaîne depuis juillet, des performances indignes d'un joueur postulant au sacre de meilleur joueur de la planète.

"c'est pas juste, c'est moi le meilleur"

C'est donc sous le coup de l'émotion que Ronaldo découvrit le lauréat 2008. Avec 461 voix, le Ballon d'Or est attribué à l'équipe nationale d'Espagne. Tous les amateurs de football ont bien évidemment encore en mémoire le merveilleux jeu proposé par l'équipe ibérique lors de sa victoire au dernier Euro et ne peuvent que saluer ce plébiscite. Les espagnols devance sur la première marche du podium, l'équipe de Cristiano Ronaldo, Manchester United, dont le grand et beau doublet, championnat - Ligue des Champions restera dans les esprits. Les troisièmes sont les russes du Zénith Saint-Pétersbourg, qui se consoleront avec la Coupe de l'Uefa et la Super Coupe d'Europe.
Ce classement récompense alors pour la première fois une équipe dont le collectif éclipse les individualités. C'est ainsi la victoire d'une philosophie de jeu, d'un esprit offensif fait de mouvement, de créativité, de plaisir d'évoluer les uns avec les autres et dont beaucoup devraient s'inspirer afin de tendre vers le même objectif, à savoir, le plaisir du jeu.
Derrière ce changement, se cache bien évidemment un bouleversement philosophique dans la manière d'appréhender le football, et plus largement les sports collectifs. A travers cette révolution, se trouve certainement déboulonné le culte de la performance individuelle puis, avec cette redistribution des cartes, c'est toute la société capitaliste, qui a fait du sport un outil d'aliénation des consciences collectives au service de l'Etat, qui pourrait se trouver égratigné.
Afin de donner plus d'ampleur à cette nouvelle vague, espérons que les élections de mvp (basket) et de meilleures joueurs du monde (handball et rugby) disparaissent également au profit d'une mise en lumière d'équipes dont le leitmotiv serait le jeu offensif et le plaisir de jouer.



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