mercredi 24 décembre 2008

Teddy Riner expulsé ?

Avec cette nouvelle génération de sportifs, c'est tout notre patrimoine qui est en danger

Sacré Champion du Monde Toutes catégories, ce dimanche, à Levallois Perret, le jeune judoka, Teddy Riner, a été victime d'une interpellation, ce matin, à son domicile, suite à une demande d'expulsion du sol français.

Ce midi, tous les journaux télévisés condamnaient sans partage le champion de 19 ans, n'hésitant pas à le qualifier d'usurpateur et de profiteur. Tous étaient unanimes et laissaient entendre qu'en période de crise, il fallait laisser la France aux français.
Ses origines guadeloupéennes laissaient toutefois tous les analystes perplexes quant aux chances de voir ce colosse de 134 kg expulsé du territoire français. L'avocat du pensionnaire de l'INSEP restait par ailleurs confiant concernant l'issue de cette histoire "abracadabrantesque": 
"Il va falloir qu'on m'explique ce qu'on reproche à mon client. Jusqu'à présent, les départements d'Outre-Mer font partie intégrante de la France. On se croirait retourné aux temps des colonies et de l'esclavage. N'en déplaise à Mr Hortefeux mais Riner est bien français".

"Il est noir alors je pensais qu'il n'était pas français"

Devant le traitement politico-médiatique d'une telle mascarade, nous avons voulu faire l'éclairage sur cette affaire. Cette arrestation fait suite, selon un proche du dossier, à la délation d'un ancien sportif de renom, aujourd'hui très proche de la mouvance ultra-libérale "UMP". Toute l'équipe de sport é-pique a dès lors enquêtée afin de connaître l'identité de ce dénonciateur.
L'investigation de nos journalistes nous a rapidement orienté vers deux noms, Bernard Laporte, secrétaire d'État aux sports, et David Douillet dont le rôle au sein du gouvernement reste pour l'instant opaque. Pourtant, c'est ce second personnage qui a retenu tout particulièrement notre attention. En effet, l'un de nos informateurs nous a affirmé que le plus beau palmarès du judo français avait orchestré, avec l'aval du ministère de l'immigration, ce scénario machiavélique. Inquiet quant à l'idée de voir un jour son statut de plus grand judoka français de l'histoire remis en cause au profit du talentueux Riner, Douillet aurait estimé que cette ascension fulgurante pouvait avoir, dans un avenir très proche, des conséquences fâcheuses pour ses affaires extra-sportives (pièces jaunes, publicités, carrière politique, etc). 
Qualifié par Ollivier Bienfait (L'Équipe) de "davantage tacticien et gestionnaire qu'insouciant et spectaculaire", Riner semble prendre vraisemblablement le même chemin que l'(ex) monument du sport français. La rumeur annonçait même que le guadeloupéen pourrait remplacer Douillet lors de la prochaine campagne des Pièces Jaunes, Bernadette Chirac ayant peu appréciée le soutien du double champion olympique à Nicolas Sarkozy.

Tel un mafieu, David Douillet a déjà tout compris à la politique

Même si chacun s'accorde à penser que cette affaire n'ira à son terme, il n'en demeure pas moins que cette dernière écorne auprès du grand public, l'image d'un jeune athlète qui depuis les Jeux de Pékin, cherche à se reconstruire.
La montée en puissance de jeunes champions pétris de talent, dans des sports populaires, remet incontestablement en cause, d'une part, l'hégémonie d'anciennes gloires françaises sur la mass-média, et, d'autre part, leurs intérêts qui dépassent largement le cadre sportif. Après David Douillet, c'est la popularité de Yannick Noha ou Zinedine Zidane qui pourrait se voir contrariée si Tsonga ou Gourguff rééditaient leurs performances extraordinaires.

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