mercredi 31 décembre 2008

Luis Fernandez risque gros !

Après la mise en examen de Steven Gerrard (Grande Bretagne), c'est au tour de Fernandez d'être au coeur d'un scandale judiciaire.

La ville de Reims est sous le choc. Luis Fernandez, le seul entraîneur français (à ce jour) ayant soulevé une coupe européenne a, semble-t-il, commis l'irréparable dans la journée de lundi.
Arrêté mardi, quelques heures seulement après avoir paraphé son contrat d'entraîneur, le natif de Tarifa (Espagne) a été mis en examen pour "abus de confiance aggravé". Il lui est reproché d'une part, d'avoir touché une somme importante d'argent lors de la signature de son contrat et, d'autre part, de percevoir durant un an et demi un salaire mensuel pour une mission qu'il est en aucun cas capable de mener à son terme. C'est pour ces raisons qu'une association de supporters a déposé plainte auprès du parquet de Reims. Le porte parole des aficionados a tenu à justifier leur démarche par voix de presse: 
"Nous avions le plus grand respect pour Mr Fernandez et nous ne remettons pas en doute ses qualités de meneur d'hommes. Mais, nous pensons qu'il est venu chez nous afin de faire un coup médiatique. (...) Vu la situation du club et les joueurs dont il dispose, il est évident que personne ne pourra sauver le club de la relégation. Toute personne censée en a conscience. Mr Fernandez abuse donc de la crédulité des dirigeants du club. (...) Il est là pour se relancer et prendre un maximum d'argent sur le dos des abonnés qui mettent leurs salaires en jeu pour venir au stade. Nous ne laisserons pas des irresponsables tout sacrifier."

Le stade de Reims, un palmarès, une histoire, une identité que les supporters ne veulent voir galvauder. 

À travers ce témoignage, nous comprenons parfaitement bien le rôle que veulent désormais tenir les supporters dans le football. Souvent catalogués comme uniquement des "bêtes à hurler et frapper dans les mains" pouvant parfois mener à la violence, les supporters désirent dorénavant faire partie prenante des décisions importantes des clubs. Derrière ces revendications, se cachent bien évidemment la sauvegarde de l'identité des clubs, mise en danger par la gestion d'hommes parachutés par de grands groupes du CAC 40. Cette vision, certes très idéaliste, a au moins le mérite de nous interroger sur la perte de repères de nombreux supporters face à cette omniprésence du lobby capitaliste dans le football (prenons l'exemple des clubs anglais comme Manchester United ou Liverpool).  
Derrière cette protestation, nous imaginons aisément que ces supporters se rapprochent plus facilement du modèle espagnol où les clubs sont détenus par les socios (rappelons que les présidents sont élus par les supporters). C'est toutefois oublier que ce système de gestion ne garantit pas pour autant une meilleure intendance mais permet plutôt une pression permanente des socios sur les dirigeants. Pour mémoire, le Réal Madrid n'en finit plus de licencier ses entraîneurs alors que Fergusson tient les rênes de MU depuis de nombreuses années.
Luis n'a pas fini de souffler. Il faut que son équipe se sauve pour éviter la prison. Ce n'est pas gagné.

L'ancien coach charismatique du Paris Saint Germain a ainsi connu une journée de garde à vue, mardi, avant d'être entendu par le juge d'instruction dans le cadre du sauvetage sportif du Stade de Reims. Il a été libéré sous caution ce mercredi afin d'essayer de tenir ses engagements. Si jamais Fernandez était reconnu d'abus de confiance aggravé, il pourrait écopé de 3 ans de prison ferme. Il est certain que les résultats de son nouveau club lors des prochaines journées de Ligue 2 auront une influence considérable lors du verdict. À l'instar de Roland Courbis (lui même condamné pour abus de biens sociaux), de nombreux appels pourraient lui permettre d'exercer son métier d'entraîneur jusqu'au bout de sa mission.


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